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Création: 2024-04-03
Création: 2024-04-03 14:04
Les investisseurs individuels ne connaissent probablement que Warren Buffett ou Peter Lynch, mais Seth Klarman de Baupost a publié à 34 ans le célèbre livre "Margin of Safety", et a été désigné comme le prochain Buffett par Buffett lui-même. Warren Buffett a déclaré pendant des décennies aux spéculateurs optimistes d'arrêter de perdre leur temps et d'investir simplement dans des fonds indiciels, car il estime qu'il n'y a qu'une poignée de gestionnaires capables de battre le marché sur le long terme. Et Seth Klarman était l'un de ces rares gestionnaires.
Il est rare de le voir dans les médias, mais il est apparu sur CNBC. L'animateur a insisté sur le fait qu'il avait réussi à le convaincre de participer à l'émission. Cependant, ses déclarations ont de quoi déprimer les investisseurs individuels.
Je suis vraiment déterminé à investir uniquement dans des fonds indiciels de manière constante ? Le problème est que les rendements seront malgré tout inférieurs à ceux du passé. Qui le dit ? La Fed.
Qu'est-ce qui est terminé ? La période favorable des 30 dernières années en termes de bénéfices des entreprises et d'investissement en actions est terminée. Il ne reste plus qu'une phase de baisse.Qui le dit ? Michael Smolyansky. Qui est-il ?
Il a obtenu un doctorat en finance à l'université de New York en 2015. Il est actuellement économiste en chef de la Fed.
De 1989 à 2019, soit 30 ans, le rendement réel de l'indice S&P 500 a été de 5,5 %, dépassant largement la croissance du PIB (2,5 %). Pourquoi ? 1) Les taux d'intérêt étaient bas et 2) le taux d'imposition des sociétés était faible. Cependant, il est peu probable que ces taux baissent davantage à l'avenir.
En 1989, la part des charges d'intérêts et de l'impôt sur les sociétés dans le bénéfice d'exploitation s'élevait à 52 %, tandis qu'en 2019, elle était tombée à 27 %. Peut-elle encore baisser ?
Difficile. En décembre 2019, le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans était de 1,9 %, contre 7,9 % en 1989. Le taux d'imposition effectif des sociétés non financières était de 15 % en 2019, contre 34 % en 1989.
Par conséquent, même en supposant de manière très optimiste que les taux d'intérêt et le taux d'imposition des sociétés restent au niveau historiquement bas de 2019, le bénéfice des entreprises ne pourra augmenter que dans la même mesure que le bénéfice d'exploitation.
Or, si l'on observe les chiffres de 1962 à 2019, la croissance du bénéfice d'exploitation a été inférieure à la croissance du PIB (à l'exception de la pandémie, qui est un cas très particulier).
Conclusion : le rendement réel futur des actions américaines aura du mal à dépasser 2 %. C'est le tiers du rendement enregistré pendant les 30 années précédant la pandémie.
De 1989 à 2019, la croissance annuelle moyenne du bénéfice d'exploitation réel a été de 2,2 %, inférieure à la croissance du PIB (2,5 %). Toutefois, la croissance du bénéfice net a atteint 3,8 %. Cela est dû à la baisse des charges d'intérêts et du taux d'imposition des sociétés.
Pour réduire les charges d'intérêts, il faut réduire l'endettement, ce qui entraîne des coûts. 1) L'augmentation des capitaux propres dilue la valeur des actions, et 2) le remboursement de la dette réduit les possibilités de redistribution aux actionnaires. Ces deux aspects sont défavorables aux actionnaires.
Et si la valorisation augmentait même si les bénéfices ne progressaient pas ? Pour que le multiple augmente, il faut que 1) le taux sans risque baisse, 2) la prime de risque baisse, 3) les prévisions de bénéfices augmentent ou 4) la redistribution aux actionnaires augmente. Cependant, ces quatre éléments étaient à leur maximum en 2019, et il est très peu probable qu'ils s'améliorent à long terme.
Par conséquent, le multiple se maintiendra au mieux à son niveau de 2019. Les charges d'intérêts et l'impôt sur les sociétés se maintiendront également au mieux à leur niveau de 2019. Dans ce cas, le rendement réel des actions sera égal au taux de croissance du bénéfice d'exploitation. Et quel est ce taux de croissance du bénéfice d'exploitation ? Au mieux, il sera au niveau de la croissance du PIB. C'est pourquoi il sera difficile de dépasser 2 % à l'avenir. Bien entendu, toutes ces hypothèses sont très optimistes, et si l'une d'elles se révèle fausse, le rendement sera encore plus faible.
En conclusion, qu'est-ce que cela signifie ? Être positif ne consiste pas à nourrir des illusions, mais à accepter la réalité telle qu'elle est.
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